L’IA déferle sur la société, jusqu’à la vie amoureuse des utilisateurs. Un journaliste du New York Times en a récemment fait l’expérience.

Vous vous êtes déjà demandé si l’intelligence artificielle (IA) pouvait se substituer à vous dans le cadre de la recherche de l’âme-sœur ? Après tout, les applications de rencontres explorent de plus en plus l’idée de mettre cette technologie au service de leurs plateformes.

C’est notamment le cas d’Ice et de Volar, deux entreprises aux approches novatrices consistant à mettre à la disposition des utilisateurs des clones numériques alimentés par l’IA pour automatiser et améliorer les interactions sur les plateformes de rencontres.

Eli Tan, journaliste chargé de la couverture de l’actualité technologique pour le New York Times (NYT) a récemment tenté d’évaluer l’efficacité de ces nouveaux outils que de nombreux observateurs espèrent voir à court terme envahir les firmes de rencontres.

L’homme de 26 ans, célibataire a pour ce faire, eu recours durant plusieurs mois, à des dizaines de ces nouvelles applications de rencontre propulsées par l’intelligence artificielle. De quoi nous livrer un récit aussi fascinant qu’inquiétant sur l’avenir des relations humaines.

L’étrangeté des clones numériques

Pour créer son clone, Eli a d’abord utilisé Ice connue pour sa capacité à imiter, à travers l’intelligence artificielle, les habitudes conversationnelles des utilisateurs, y compris la reproduction de leurs voix. Contre 45 dollars déboursés sur Aragon.ai, il a ensuite pu compléter son profil à l‘aide de photos générées par l’IA.

La suite selon le journaliste, est une succession de conversations dont la teneur a oscillé entre le comique et le malaise. Comme lorsque le clone s’enthousiasme de manière plutôt excessive devant la moindre mention de nourriture. Le clone se serait ainsi écrié : « Extase croustillante et fromagère ! » lors d’une discussion sur les bâtonnets de mozzarella.

« Ce qui ne plaisait pas vraiment aux humains (du moins je suppose) avec qui il essayait de discuter », fait remarquer Eli Tan. Sur l’application Volar permettant aux clones de se rencontrer entre eux – oui, vous l’avez bien lu –, le double numérique du journaliste a développé sa propre personnalité au fur à mesure des conversations avec l’utilisateur.

Les limites flagrantes d’une révolution

Il est ainsi parvenu à inventer au détour d’un échange, un voyage au Japon qu’Eli n’avait jamais fait. Les applications de coaching comme Amori proposent, elles, différents personnages d’IA pour conseiller les célibataires : de Christie « l’amie franche » à Ethan « le wingman », en passant par Tabitha « la tante sage ».

Malgré tous ces essais virtuels ponctués parfois de vrais rendez-vous, le jeune journaliste en est arrivé à la conclusion que l’intelligence artificielle n’aura pas contribué à améliorer sa vie amoureuse.

Alors que certains font le pari que les doubles numériques puissent prochainement draguer à la place des humains, Eli reste dubitatif au vu de son expérience. Il estime que l’intelligence artificielle ne saurait remplacer la spontanéité ou la chaleur d’une véritable rencontre.

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