La petite plateforme imaginée par Jack Dorsey comme une alternative décentralisée à Twitter devenu X, connaît une croissance exponentielle depuis peu.
Alors que X (anciennement Twitter) sous la houlette d’Elon Musk sombre dans la controverse, une nouvelle plateforme nommée Bluesky émerge. Le réseau social dont la genèse remonte à 2019 a gagné en notoriété ces derniers à travers une ruée de nouveaux abonnés.
Depuis son ouverture au public en début d’année, le succès fut en effet immédiat avec près de 800 000 nouveaux inscrits en seulement 24h. La tendance se poursuit, à tel point que Bluesky compte en septembre 2024, neuf millions d’utilisateurs, selon le site américain TechCrunch.
Cet engouement initial coïncide avec le malaise ambiant sur X marqué par la trajectoire problématique de la plateforme de micro-blogging depuis son rachat par Musk il y a deux ans.
Le milliardaire américain décrit comme libertaire laisse en effet tout passer sur le réseau social – y compris les fausses informations – quitte à risquer le départ des annonceurs.
Twitter est mort
Cette situation favorise une certaine désertion de X. Le phénomène est particulièrement prégnant au Royaume-Uni où le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens de X est passé, selon la journaliste britannique de Financial Times (FT), Jemima Kelly, de 8 millions à 5,6 millions en un an.
La situation baptisée avec humour « Xodus » par certains observateurs, ne se limite pas au Royaume-Uni. Aux États-Unis, X a ainsi perdu un cinquième de ses utilisateurs actifs en 16 mois.
Il en est de même au Brésil où des utilisateurs ont dû se replier sur d’autres plateformes après la récente interdiction de X, là également suite à une brouille entre Musk et les autorités.
Réelle alternative ou nouvelle bulle ?
Habile dans sa communication, Bluesky n’hésite pas à surfer sur chaque polémique peu à l’avantage de X afin d’affirmer son identité sur un fonctionnement décentralisé. De quoi bousculer l’ordre établi et ainsi contester la domination des anciennes plateformes ?
Les chiffres du groupe dirigé par Jay Graber, bien qu’impressionnants, restent modestes face aux 130 millions d’utilisateurs mensuels de Threads ou même au 1,8 million de Mastodon, un autre des derniers venus dans l’univers des réseaux sociaux dans le but de faire tomber X.
Mais la plateforme conçue sur le modèle de Twitter jouit, au-delà de son ergonomie simple, d’un mouvement indéniable à en croire Jemima Kelly : une atmosphère communautaire idéologique homogène sans discours clivant ou haineux qui a fini de singulariser X depuis l’arrivée d’Elon Musk aux commandes.