Le groupe californien dit adieu au système de reconnaissance faciale sur son réseau social. Une stratégie destinée à rassurer le public au sujet de cette technologique polémique, avant d’en user très certainement encore très prochainement.
Entre Facebook et les données personnelles des internautes, c’est un attachement à énorme enjeu financier qu’aucune polémique ne saurait rompre. À l’instar de nombre de ces pairs de la Silicon Valley, le géant de la tech désormais renommé Meta, a fondé son modèle économique sur cette manne. Et pour maintenir les détracteurs à distance, la firme de Mark Zuckerberg tente de temps à autre quelques manœuvres.
La dernière en date concerne sa décision de rompre avec l’usage de la reconnaissance faciale sur son réseau social. Il est en effet possible pour les utilisateurs depuis 2010 d’avoir recours à cette technologie pour identifier leurs photos et/ou vidéos sur Facebook. Le système d’abord déployé par défaut par la plateforme à plus de deux milliards d’abonnés avait été restreint en 2019 uniquement à ceux qui y souscrivent après de nombreuses polémiques.
Recours illégal
La plus retentissante, intervenue en 2018, a mis aux prises le leader mondial des réseaux sociaux et un collectif de plus d’un million de citoyens de l’État de l’Illinois. Ces derniers accusaient notamment Facebook de violer la législation locale en collectant via la reconnaissance faciale, les données des utilisateurs à l’insu des intéressés. L’affaire portée en justice s’était soldée par un règlement à l’amiable de 650 millions de dollars de la part de la plateforme californienne aux bénéfices des plaignants en février dernier.
C’est donc dans le but de laisser derrière lui cet épisode peu glorieux que Facebook a annoncé mardi 2 novembre la fin de la reconnaissance faciale sur sa plateforme. Concrètement, les algorithmes dédiés à ce système seront démantelés et plus du milliard de profils concoctés, détruits très prochainement, selon Jérôme Pesenti, vice-président de la branche intelligence artificielle du groupe.
Appétence aux données
Pour autant, cette annonce ne marque pas la fin du recours à la reconnaissance chez Facebook, plus précisément chez sa maison-mère Meta. De l’avis de Jérôme Pesenti, il s’agit d’outil puissant aux promesses infinies. Il est donc à craindre que l’entreprise s’en serve dans le cadre de la mise en place du métavers, son univers virtuel considéré comme la prochaine évolution de l’usage d’internet. Elle a lancé à cet effet, il y a quelques mois en attendant d’autres projets similaires, ses premières lunettes intelligentes en partenariat avec Ray-Ban. Les cris d’orfraie quant au respect des données personnelles peuvent donc se poursuivre.