La plus part des gens pensent que le développement des voitures autonomes rendra beaucoup plus fluide la circulation dans nos villes. Sauf le professeur Adam Millard-Ball, spécialiste de l’environnement à l’université de Santa Cruz, en Californie.

Avec seulement 2000 véhicules vides dans les rues de San Francisco, c’est le cauchemar

Le Professeur Adam Millard-Ball ne voit pas les choses comme tout le monde. Pour lui, ce n’est pas totalement exact de dire que la circulation sera plus fluide avec l’introduction des voitures autonomes dans nos villes. Loin de vouloir leur suppression, il explique simplement qu’elles ne régleront pas le problème des bouchons, d’une baguette magique. Pis, ces véhicules autonomes risquent d’amplifier les embouteillages, les rendre cauchemardesques.

Pour en arriver à cette conclusion, il est parti d’une hypothèse : si le prix du stationnement augmente, les automobilistes emprunteront davantage le transport en commun. Mais si ces mêmes automobilistes sont aussi propriétaires de voitures autonomes, ils pourront être tentés de les laisser rouler à vide, si cela est plus rentable que de payer une place de parking. Ce qui pourrait créer d’énormes bouchons si tout le monde prenait la même décision. Avec seulement 2000 voitures roulant dans les rues de San Francisco, à la vitesse moyenne de 3,2 km/h (vitesse d’une marche), c’est la catastrophe assurée.

Le péage, une solution ?

Et c’est exactement ce qui nous attend, si l’on en croit le Professeur Adam Millard-Ball. Aujourd’hui, le stationnement dans la ville de San Francisco s’élève à environ 35 dollars, alors que faire rouler une voiture sans chauffeur à basse vitesse au lieu de la garer ne coûterait qu’entre 0,29 et 0,50 dollar de l’heure, selon une simulation du spécialiste en environnement. La différence est là, l’économie saute aux yeux. Dans ce cas faut-il désespérer du développement prochain des voitures autonomes qui ont l’avantage de communiquer entre elles par des algorithmes de conduite automatisée ?

Le chercheur pense que non. Il a une solution pour éviter ce scenario catastrophique : instaurer un péage dans les centres villes. Ces péages prendront à la fois en compte une facturation horaire d’occupation de l’espace public et une facturation basée sur la distance ou l’énergie consommée. Il avertit toutefois que c’est là une théorie qu’il faudra vérifier par un test.

A toute fin utile, sachez qu’en moyenne, un automobiliste de Bogota a perdu 272 heures dans les embouteillages en 2018 (1er rang mondial), 254 heures à Rome (2e) et 237 heures à Paris (5e). Tout simplement ahurissant.

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