C’est une première historique qui pourrait faire date. La Chine a procédé à la mise en orbite d’un engin spatial en partenariat avec un autre pays, la France, le CFOSAT, pour «China-France Oceanography SATellite». L’appareil de 650 kilos a décollé hier depuis la base de lancement de Jiuquan. Le succès du lancement a été confirmé par l’Administration d’État pour la science, la technologie et l’industrie de la défense nationale.
CFOSAT a pour mission de scruter la surface des mers du globe afin de prédire du mieux possible les évolutions liées aux changements climatiques. Inventé et bati par les agences spatiales française (Cnes – Centre national d’études spatiales) et chinoise (CNSA – China National Space Administration), il embarque avec lui deux radars : le SWIM français (qui mesure la direction et la longueur d’onde des mouvements de l’eau) et le SCAT chinois (qui analyse la force et la direction des vents à partir des petits mouvements de l’eau auxquelles ils donnent naissance).
Selon Jean-Yves Le Gall, président du Cnes : « C’est historique. C’est la première fois qu’il y a un satellite que la Chine fait en coopération internationale. Et le fait que ce soit avec la France montre l’intensité des liens qui nous lient à la Chine ». Le lancement s’est déroulé sans anicroche aprè onze ans de coopération entre les deux pays. Du côté français se sont particulièrement investis le Centre national de la recherche scientifique français (CNRS), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et Météo-France.
Les résultats des analyses du satellite seront donnés aux deux pays. Monsieur Le Gall explique que « C’est vraiment une affaire gagnant-gagnant pour la France et la Chine. Et en même temps il y a un très beau symbole politique ».
« Ce lancement montre que la communauté internationale est de plus en plus prête à considérer la Chine comme un partenaire à part entière », détail Jacqueline Myrrhe, analyste chez Go-Taikonauts, un expert du programme spatial chinois. Elle ajouter que « Cela lui permettra aussi d’avoir des opportunités de lancement et d’avoir un accès privilégié aux coopérations spatiales avec la Chine. Et peut-être même, qui sait, de placer un spationaute français dans la future station spatiale chinoise ».