Les infections nosocomiales demeurent un problème de santé public en France avec environ 4000 décès directs par an. Pour mettre fin à ce fléau, Nosopharm, une startup nîmoise de biotechnologie, prépare un antibiotique first-in-class contre les agents pathogènes multirésistantes responsables de ces infections.
Les infections nosocomiales, également appelées infections associées aux soins (IAS), font environ 4000 décès en France par an. Soit 5% des personnes hospitalisées chaque année. Il s’agit donc d’un problème majeur de santé publique. Et cela d’autant que les bactéries responsables de ces infections (Escherichia coli, staphylocoque doré, pseudomonas aeruginosa, etc.) résistent de plus en plus aux antibiotiques.
L’antibiorésistance, un fléau mondial
Cette résistance aux antibiotiques fait partie des dix principales menaces pour la santé publique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle cause chaque année plus d’un million de décès directement, et plus de 4 millions indirectement. C’est plus que le Sida et le paludisme réunis. A ce jour, il n’existe pas de remèdes efficaces contre l’antibiorésistance, en particulier chez les agents pathogènes à gram, à l’origine des infections nosocomiales.
Des règles d’hygiène contre les infections nosocomiales
Aujourd’hui, l’on peut seulement limiter la transmission de ces IAS. Principalement grâce aux règles d’hygiène et aux mesures de précaution. Comme par exemple le nettoyage des surfaces à l’hôpital, la stérilisation du scalpel après chaque opération ou l’utilisation de matériel à usage unique. Parfois, ils répandent les sels de cuivre, connus depuis l’Antiquité pour leurs propriétés bactéricides.
Un vaccin produit par Nosopharm
Parallèlement à ces mesures, les autorités de la santé réclament la conception de vaccin pour prévenir et guérir les infections nosocomiales. Nosopharm, une entreprise de biotechnologie innovante, annonce la fabrication d’un antibiotique first-in-class contre les agents pathogènes à gram. Baptisé Noso-502, ce traitement cible en particulier Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et le staphylocoque doré. Ces superbactéries possèdent les souches les plus résistantes aux carbapénèmes.
A partir de deux bactéries du sol inexplorées
Nosopharm a mis au point son vaccin à partir de deux bactéries du sol dotées d’un fort potentiel pharmaceutique, mais jusqu’ici inexploitées. Ce sont Photorhabdus et Xenorhabdus. Ces micro-organismes auraient la faculté de neutraliser systématiquement les intrus (les virus). Une étude BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire) publiée par le groupe en juin 2022 montre que Noso-502 inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mode d’action. Il viendrait à bout des bactéries multirésistantes.
Lancement d’essais cliniques chez l’Homme
Grâce à ce résultat positif, Nosopharm a lancé des essais cliniques sur des patients dans des hôpitaux. Les nouveaux tests devraient lui permettre de faire valider son traitement et d’entrevoir une production ainsi qu’une commercialisation avant la fin de la décennie. Pour réaliser cette étape décisive, la startup a demandé à son nouveau conseil de surveillance de signer des partenariats publics et privés, et de préparer un tour de table.
Nosopharm membre de la French Tech Health20
Cette levée de fonds est nécessaire pour financer la dernière phase. Nosopharm pourrait aussi compter sur la French Tech Health20, qu’elle a intégrée en mars 2023 avec vingt autres startups. Ce programme d’accompagnement des jeunes pousses à fort potentiel dans le domaine de la santé offre plusieurs opportunités. Il permet de se faire connaître grâce aux participations dans des évènements tech et d’avoir accès à un réseau de financements.