La fonctionnalité permettant le partage de fichiers entre appareils Apple est désormais est désormais bridée dans l’Empire du Milieu. Au-delà de dix minutes, il n’est plus possible d’échanger des contenus avec un utilisateur non figurant dans sa liste de contacts.
La dernière mise à jour d’iOS (16.1.1) – système d’exploitation d’Apple – intègre dans AirDrop, une nouveauté sans doute des plus déplaisantes pour de nombreux détenteurs de la marque à la pomme en Chine.
Cette fonctionnalité permettant à l’origine de faciliter le partage de contenus (photos, vidéos, etc.) entre les appareils Apple (iPhone, iPad, MacBook…) voit en effet disparaître l’option « tout le monde » tout court au profit de « tout le monde pendant 10 minutes ».
Autrement dit, il n’est plus possible de recevoir indéfiniment des fichiers d’un utilisateur hors de sa liste de contacts. Les utilisateurs « inconnus » disposent seulement d’une tranche de dix minutes au cours de laquelle envoyer des contenus à untel.
Calmer les foudres de Pékin
L’information rapportée par Bloomberg ne mentionne pas les raisons de l’introduction de cette modification par Apple. La firme de Cupertino n’a pas non plus officiellement communiqué à ce sujet. Mais l’évidence d’une manœuvre destinée à calmer les foudres de l’État chinois ne l’ombre d’aucun doute.
Et pour cause, AirDrop sert depuis plusieurs semaines à propager des messages et autres contenus hostiles au régime du très restrictif Parti communiste chinois (PCC). Le scénario imparable est le même chaque fois : un utilisateur X d’Apple voit apparaître sur son écran une notification lui indiquant « qu’un autre utilisateur Y souhaiterait partager un fichier avec lui ».
Ayant accepté de recevoir le contenu, souvent par curiosité, l’utilisateur X se retrouve soit avec une photo ou une vidéo dénonçant « la dictature » du président Xi Jinping et de ses affidés. Cette méthode s’est révélée au fil des ans, être une des seules à résister encore à la censure ambiante en Chine.
Une restriction bientôt élargie
Il serait néanmoins naïf de ne voir à travers AirDrop, qu’un exutoire de la liberté d’expression. La fonctionnalité est également intervenue depuis son lancement en 2011, dans actes répréhensibles. Il s’agit entre autres de l’envoi de contenus non-sollicités (le cas des nudes par exemple), de fausses alertes à la bombe notamment à l’aéroport.
Autant de désagréments qu’Apple s’emploie manifestement à limiter. Le constructeur d’iPhone a d’ores et déjà fait savoir à Bloomberg qu’il travaillait à élargir prochainement la restriction de dix minutes, introduite en Chine à travers le monde.