L’application de messagerie déterminée à forcer la main aux utilisateurs dans le cadre de ses nouvelles conditions d’utilisation est confrontée à des résistances dans bien des pays à travers le monde.
Facebook ne semble pas vouloir renoncer à l’idée de profiter à des fins publicitaires des données personnelles des milliards d’utilisateurs de WhatsApp, l’application de messagerie dont il est propriétaire. Eh bien, ces utilisateurs peuvent compter sur la vigilance des pouvoirs publics de leurs pays. Ils sont en effet plusieurs à s’être montrés peu favorables à l’acceptation des Conditions générales d’utilisation (CGU) de la plateforme depuis l’annonce de leur entrée en vigueur.
L’Allemagne sonne la mobilisation
L’Allemagne a sonné la charge le 12 mai dernier, soit trois jours avant le déploiement de la nouvelle mise à jour. L’autorité de la protection des données du pays a indiqué dans un communiqué, avoir ordonné à Facebook de surseoir pour trois mois l’exploitation des données qui proviendraient de sa filiale WhatsApp à travers les nouvelles conditions de confidentialité. Le régulateur allemand juge notamment illégales ces CGU qui devraient permettre au réseau social de Mark Zuckerberg de disposer de certaines données des utilisateurs de WhatsApp pour vendre de la publicité sur toutes ses plateformes.
La décision des autorités allemandes prise dans le cadre du Règlement général sur la protection des données (RGPU) visant à garantir un usage orthodoxe des données personnelles en Europe, n’est pas du goût de Facebook. Le réseau social plaide une interprétation erronée de ses CGU, mais l’Allemagne n’en démord pas. Elle a annoncé son intention de porter l’affaire au Comité européen de la protection des données.
L’Argentine aussi
Une décision similaire a été prise lundi 17 mai en Argentine. Le régulateur du pays qui ordonne pour sa part une suspension de six mois à Facebook soupçonne dans ce dossier un abus de position dominante. Selon les autorités argentines, le fait que le géant américain puisse accéder potentiellement aux données de deux milliards d’utilisateurs de WhatsApp donne au réseau social et à ses filiales un avantage décisif sur les autres entreprises. Par conséquent, une enquête sera menée pendant la durée de la suspension sur les réelles intentions de Facebook.
L’Afrique du Sud premier pays africain à avoir pesté contre les nouvelles conditions d’utilisation va saisir la justice à cet effet. L’argument brandi par les autorités concerne la disparité entre les utilisateurs africains et européens dans l’application desdites CGU. En occident, la messagerie a en effet annoncé que la nouvelle mise à jour ne concernerait que les utilisateurs de sa déclinaison professionnelle, WhatsApp Business.