Le réseau social a dévoilé mercredi 17 mars 2021, une série de mesures visant à restreindre significativement la portée des groupes récemment mis à l’index pour propagation de messages haineux, entre autres.
L’étau se resserre autour des diffuseurs de contenus polémiques sur Facebook. Le réseau social à plus de deux milliards d’utilisateurs actifs dans le monde tente de redorer son image, quitte à se faire traiter de bourreau de la liberté d’opinion. En témoignent les mesures annoncées mercredi dernier dans le cadre de la modération de ses groupes. Ces restrictions pour la plupart déjà en vigueur aux États-Unis ont été étendues au reste du monde par la plateforme de Mark Zuckerberg. Avec en toile de fond, une limitation de la portée des groupes à caractère politique.
Ainsi, les espaces nouvellement créés et dédiés à la politique ne seront plus promus par Facebook à ses utilisateurs. Ceux ayant déjà été avertis par le passé pour manque de modération de la part de leurs administrateurs le seront moins sur le réseau social. Mieux, les nouveaux adhérents se verront notifier par message que le groupe qu’ils s’apprêtent à intégrer a déjà fait l’objet de sanctions.
Facebook entend par ailleurs forcer la main aux administrateurs laxistes quant à la modération de leur groupe. D’où une nouvelle mesure prévue pour obliger ces derniers à approuver un par un avant leur mise en ligne les messages de leurs membres.
Les groupes et leur pouvoir de nuisance
Ces nouvelles restrictions ne plaisent pas à tout le monde. Elles sont notamment perçues par certaines organisations comme une manœuvre destinée à museler la liberté d’opinion sur la plateforme numérique. Mais les mesures marquent surtout un virage significatif de la part du réseau social ces derniers mois.
En effet, les groupes abrités par Facebook se sont beaucoup illustrés récemment et pas toujours de la meilleure façon. Ils sont entre autres accusés d’avoir servi de base aux mouvements pro-Donald Trump et leurs théories conspirationnistes durant la présidentielle de novembre 2020. L’un des plus célèbres d’entre eux, « Stop the Steal », avait d’ailleurs été fermé par Facebook dans la foulée du scrutin. Ses 30 000 membres promouvaient à longueur de publications la rhétorique mensongère de leur leader : celle d’un vote volé par les démocrates à l’ancien chef de l’État américain.
Sur un terrain autre que politique, le Coronavirus a également fait émerger des groupes aux allures complotistes. On en retrouve ainsi plusieurs à la gloire de Didier Raoult, médecin français adepte des théories scientifiquement non étayées sur la pandémie.