Selon une étude réalisée par Station F, l’incubateur de start-ups de Xavier Niel, la crise sanitaire du Covid-19 a eu des effets contrastés sur les jeunes pousses. Plus elles sont jeunes, moins elles sont affectés.
Les effets du coronavirus sur les start-ups semblent assez comparables à ceux constatés sur les humains. En effet, plus elles sont jeunes, moins elles sont affectées! C’est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée par Station F, l’incubateur de start-up de Xavier Niel, dans cinq pays (France, Royaume-Uni, USA, Allemagne et Israël) auprès d’un panel de start-ups et de plus de 120 fonds de capital risque.
Les séries B les plus sérieusement impactées
Selon l’étude de Station F, 91% des start-ups déclarent que leur activité a été touchée par la crise sanitaire du coronavirus. Mais l’ampleur de l’impact augmente avec la maturité. Celles qui n’ont pas encore levé de fonds d’amorçage (près-seed) sont affectées à 85,49%. La proportion passe à 91,6% pour les « seed », frôle les 93% pour les séries A et dépasse les 95% pour les séries B (97,37%) et C (95,83%). Les réponses par pays montrent que le Covid-19 a impacté les start-ups françaises et américaines respectivement à 91,74% et 91,48 %, et les britanniques à plus de 95%. Un sort bien meilleur en Allemagne (84%) et en Israël (87,5%).
Par « touchées » ou « impactées », il faut bien évidemment ajouter négativement ou positivement. Ainsi, 26,9% des start-ups disent avoir été touchées positivement et 73,1% négativement. Le pays où la crise a eu le plus d’effets positifs est le Royaume-Uni (36,9%). A l’autre bout du spectre, on trouve la France avec seulement 21,5% de jeunes pousses dans ce cas.
Réduction des effectifs et recrutements stratégiques
Pour faire face à la crise financière qui s’annonce, les jeunes pousses ont revu leur stratégie. En France, près d’une start-up sur cinq dit avoir procédé à un pivot et 24,5% ont revu leur façon d’aborder le marché. Egalement, 13,9 % ont lancé une nouvelle offre, 12,1% ont substantiellement modifié leur produit ou service et 8,8% ont changé leur stratégie de prix. Seulement 21,2% déclarent n’avoir rien changé de leur stratégie.
En matière de politique RH, près d’un quart des start-ups ont prévu un recours au chômage partiel ou à des dispositifs plus ou moins équivalents. Cette proportion atteint 37,5% en Israël et 34,26% au Royaume-Uni. Aussi, seulement 16,82 % des jeunes pousses déclarent avoir licencié des salariés depuis le début de la crise. Toutefois, 47,9% de ces start-ups ont procédé à des embauches depuis mars et elles sont 78,2% à envisager de nouveaux recrutements d’ici la fin de l’année. Les développeurs sont les plus recherchés, suivis par les commerciaux et le marketing.
6% des start-ups risquent d’arrêter leurs activités
Parallèlement, 71,7% des jeunes pousses ont réduit leurs dépenses. Plus exactement, 60,52 % ont coupé dans les dépenses de marketing et de communications et 14,32% se sont attaqués aux dépenses liées au service client. Comme la plus part des entreprises, les start-ups souhaitent maintenant recevoir les aides d’Etat, qu’il s’agisse de prêt, de subvention ou de dispositifs d’activité partielle. Faute de quoi, 6% d’entre elles envisagent même d’arrêter leur activité dans les six mois.