A l’occasion de la 42e journée internationale des droits des femmes, un jeu vidéo développé par Steam, propriété de Valve, suscite la polémique. Il s’agit de Rape Day, qui signifie littéralement « Journée du viol ». Le titre seul suffit à choquer ; ne parlons pas alors de la description du jeu et de son contenu. Pourtant les concepteurs de Rape Day continuent de défendre leurs œuvres.
Quand un jeu fait l’apologie du viol
Désormais, chaque journée internationale des droits des femmes a sa polémique. Cette année le scandale concerne un jeu vidéo du nom de Rape Day, création de Steam, propriété des studios Valve. Le jeu propose aux gamers de se glisser dans la peau d’un sociopathe pour harceler, violer et tuer des femmes. Plus le violeur est excellent dans ses œuvres, plus il progresse dans l’aventure. La description de Rape Day est même on ne peut plus clair : « Vous contrôlez les choix d’un tueur et violeur en série pendant une apocalypse de zombies. Vous devez harceler verbalement, tuer et violer des femmes au cours de votre progression dans l’histoire. ».
Une pétition a eu raison de Rape Day
Un tel concept est resté sur la plateforme Steam pendant plus de deux semaines en version précommandée, comme sa sortie officielle est prévue pour avril prochain. Mais bientôt la censure rattrapera Rape Day après des internaute ont commencé à signaler massivement ce jeu à l’inspiration douteuse. Il sera finalement retiré à la suite d’une pétition en ligne qui a récolté des milliers de signatures en seulement 24 heures.
Plusieurs personnes se disent vraiment choquées par la conception de ce type de jeu, propre à cultiver un comportement de sociopathe chez de nombreux gamers. La polémique s’est davantage enflée en cette journée internationale des droits des femmes avec plusieurs diatribes sur les réseaux sociaux.
Steam reste vague
Pourtant, ni le développeur, ni la plateforme d’hébergement encore moins le studio propriétaire n’ont l’impression d’avoir commis un péché. Ainsi, même s’il a rapidement supprimé le jeu de sa plateforme, Steam n’a pas vraiment présenté des excuses. Il s’est contenté de pondre un commentaire assez flou que voici: « Nous respectons le souhait des développeurs de s’exprimer et le but de Steam est d’aider les développeurs à trouver leur public, mais ce développeur (Desk Plant) a choisi un contenu et la façon de le représenter est faite de telle manière qu’il est difficile pour nous de les aider ».
Desk Plant défend son jeu, mordicus
Le développeur, un certain Desk Plant, fait même mieux en défendant son œuvre tellement génial à ses yeux : « Si ce n’est pas votre genre de jeu, vous n’avez pas besoin d’y jouer. Mais comme d’autres l’ont déjà dit, j’ai essayé de faire un jeu auquel j’aurais aimé jouer, et il y a d’autres gens comme moi ». Cette déclaration ahurissante laisse sans voix beaucoup de militants féministes. Desk Plant ajoute que son « chef d’œuvre » est comme un exutoire pour les 4 % de sociopathes de la population mondiale. Ces sociopathes pourraient, selon lui, se divertir avec ce type de contenus, au lieu de se mettre peut-être à filer des proies le long des rues sombres. Belle tentative de défense, sauf que le développeur n’a pas tout prévu. Rape Day pourrait aussi bien réveiller des instincts de violeurs ou les cultiver au-delà d’être tout simplement malsain comme divertissement.
Il pourrait retourner sur son logiciel et trouver plus d’inspiration, mais Desk Plant ne lâche surtout pas l’affaire. Alors que sa création n’est désormais plus accessible sur Steam, il assure qu’elle est « en train d’être analysé » par la plateforme. « Je n’ai pas enfreint de règles, je ne vois donc pas comment mon jeu pourrait être banni à moins que Steam ne modifie ses règles », tente-t-il de se convaincre. Enfin, il aurait annoncé qu’il trouvera bien un autre moyen de commercialiser son jeu, si ce dernier était victime de censure.