
Le brillant spécialiste en intelligence artificielle vient de décliner une offre d’emploi astronomique de 250 millions de dollars annuels proposée par la société de Mark Zuckerberg.
La richesse fait peut-être le bonheur, mais pas chez tout le monde. Il suffit de demander à Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, qui vient d’essuyer un échec dans sa tentative de débaucher l’un des plus brillants ingénieurs de l’industrie de l’intelligence artificielle, malgré un package de compensation pouvant atteindre 1,5 milliard de dollars sur six ans.
Le personnage convoité n’est autre qu’Andrew Tulloch. Diplômé de l’Université de Sydney, cet Australien qui a précédemment travaillé chez Facebook compte parmi les cofondateurs de Thinking Machines Lab (TML), la startup naissante de Mira Murati, ancienne directrice technique d’OpenAI.
Devant le refus de celle-ci de vendre sa société, Zuckerberg a lancé ce que l’industrie appelle un « raid à grande échelle », approchant en quelques semaines plus d’une douzaine d’employés parmi la cinquantaine que compte l’entreprise, selon le Wall Street Journal (WSJ).
L’objectif ? Recruter les meilleurs éléments en leur faisant miroiter des propositions de rémunération astronomiques. Derrière cette stratégie de la planche à billets particulièrement agressive figure Meta Superintelligence Labs (MSL).
Le pari du chéquier
Dévoilée il y a quelques mois, cette structure s’est donné pour mission de construire des systèmes d’IA dépassant les capacités humaines, ce que Mark Zuckerberg appelle la superintelligence, à force d’investissements massifs en infrastructure et en talents.
Pour ce faire, le fondateur de Meta contacte lui-même les candidats via WhatsApp, puis organise rapidement des entretiens en tête-à-tête avant de les faire rencontrer ses dirigeants clés, d’après des conversations consultées par Wired.
Selon ce média, le message type met l’accent sur la mission transformatrice de Meta : créer des assistants IA universels, des outils pour créateurs, des interfaces client intelligentes et des modèles open source de pointe.
« Nous voulons amener les meilleures personnes chez Meta, et nous aimerions partager davantage sur ce que nous construisons », indique le texte dans le cadre d’une approche directe, qui illustre l’importance stratégique que Zuckerberg accorde personnellement au recrutement dans l’IA.
Les nouveaux codes de la loyauté technologique
Cette stratégie n’a cependant pas toujours réussi. Ainsi, seuls 10 employés d’OpenAI ont succombé parmi la centaine contactée. Quant à Thinking Machines Lab, aucun ne s’est jusqu’ici laissé convaincre.
Selon le Wall Street Journal, cette résistance s’explique par un changement de paradigme dans les motivations des talents de l’intelligence artificielle. Les chercheurs d’élite privilégient désormais la mission sur l’argent.
Ils préfèrent travailler pour des leaders charismatiques tels qu’Altman (OpenAI), Murati, Sutskever (Safe Superintelligence ou SSI), porteurs d’une vision quasi-messianique de l’IA générale au service de l’humanité. De plus, beaucoup redoutent que leur travail serve principalement les intérêts publicitaires de Meta.