Le projet du leader de l’intelligence artificielle de devenir une entreprise à but lucratif se trouve chahuté par un certain nombre de défis parmi lesquels figure le besoin de garanties de son principal investisseur : Microsoft.

Dans la bataille d’OpenAI pour se muer en une entreprise à but lucratif, se dresse un obstacle jusqu’alors insoupçonné.

Son nom ? Microsoft. Le géant des logiciels, en tant que principal investisseur de la firme conceptrice de ChatGPT avec plus de 13 milliards de dollars investis, voudrait, d’après Bloomberg, s’assurer de ne pas perdre des plumes dans ce processus plutôt difficile.

D’où le revirement opéré par Sam Altman – le patron d’OpenAI – et ses pairs, il y a quelques jours. La société spécialiste de l’intelligence artificielle (IA) a en effet annoncé, le 5 mai dernier, à la surprise générale, la modification de son plan initial de transformation en une structure à but lucratif.

Selon Bret Taylor, président d’OpenAI, cette décision intervient après un dialogue constructif avec les leaders civiques, le bureau du Procureur général du Delaware et celui de Californie, dont l’approbation est primordiale avant toute conclusion de la démarche.

Un nouveau plan dévoilé

Le plan révisé consiste désormais maintenir un modèle hybride où une fondation à but non lucratif (Public Benefit Corporation – PBC, pour société à mission publique) conserve le contrôle de l’ensemble, tout en ayant une division commerciale.

Altman affirme souligne que ce nouveau plan permettra, même avec la fondation à la barre, d’atteindre le même objectif : celui d’engranger des revenus importants pour les ambitions de l’entreprise dans cette course effrénée à l’intelligence artificielle.

Ainsi, il est prévu que le conseil d’administration à but non lucratif continue de superviser la PBC et devienne un grand actionnaire de cette dernière. Cela devrait permettre au conseil de contrôler la société tout en ayant les ressources pour soutenir des programmes visant à rendre l’IA bénéfique pour de nombreuses communautés.

Par ailleurs, la structure actuelle limitant les retours des investisseurs à 100 fois leur investissement sera supprimée. Les investisseurs et les employés auront également des actions ordinaires sans limites d’appréciation.

Le difficile équilibre de Sam Altman

De quoi faciliter la levée de fonds à venir, Sam Altman ayant indiqué le maintien par le groupe SoftBank de sa promesse d’injecter jusqu’à 30 milliards de dollars dans l’entreprise. Microsoft sera-t-elle contentée par ce nouveau plan ?

Les négociations en cours entre les deux parties concernant les accords de licence et de partage des revenus, à en croire des sources interrogées par Bloomberg. Au-delà des défis posés par Microsoft et les autorités étatiques, OpenAI fait également face à une contestation juridique de la part d’Elon Musk.

Le milliardaire, cofondateur d’OpenAI, avait précédemment demandé à un juge de bloquer la transformation de l’entreprise en structure à but lucratif. Si le juge a rejeté cette requête, certaines parties de sa plainte de Musk ont néanmoins été autorisées à se poursuivre.

Dans ce contexte tumultueux, OpenAI navigue entre ambitions commerciales et pressions externes. Un difficile jeu d’équilibrisme pour Sam Altman et le reste de la société.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.