La société-mère de Facebook mise sur la technologie pour lutter entre autres contre les escroqueries, trois ans après l’avoir abandonné.
Chez Meta, les vieilles méthodes semblent faire recette. L’entreprise de Mark Zuckerberg a en effet annoncé, lundi 21 octobre 2024, une série de mesures destinées à renforcer la sécurité des utilisateurs de ses réseaux sociaux, dont Facebook et Instagram notamment.
Parmi elles figure la reconnaissance faciale prévue pour être déployée dans le cadre de la lutte contre les fraudeurs. Cela vise particulièrement au phénomène dit des « appâts à célébrités ». Autrement dit des escrocs ayant recours aux photos des célébrités afin de susciter de l’interaction avec les autres.
Les utilisateurs pourront également, selon le géant californien, reprendre possession de leur compte suite à un piratage. Dans chacun des cas mentionnés ci-dessus, la technologie de la reconnaissance faciale servira d’outil d’authentification de l’identité réelle de l’utilisateur.
« Les escrocs sont impitoyables et font en permanence évoluer leurs tactiques pour tenter d’échapper à la détection. C’est pourquoi nous augmentons nos défenses existantes en testant de nouvelles méthodes pour protéger les gens et rendre la tâche plus difficile aux escrocs cherchant à tromper les autres« , a écrit Meta dans un billet de blog.
Profession de foi
Il s’agit d’un euphémisme, tant les arnaques par usurpation d’identité d’autrui sont monnaie courante sur Facebook, notamment. De quoi ternir la réputation du leader des réseaux sociaux, dont la cote n’était pas déjà au beau fixe au sein de l’opinion.
Meta est donc confrontée à un défi face à la récurrence du phénomène. Elle se veut par ailleurs rassurante quant au déploiement annoncé de la reconnaissance faciale, promettant de ne conserver ni dévoiler à un tiers les données recueillies auprès des utilisateurs.
Une telle profession de foi suffira-t-elle à convaincre les utilisateurs échaudés par les scandales passés ? En effet, l’historique de la société en termes de protection des données personnelles n’est pas flatteur.
Le scandale dit de Cambridge Analytica, du nom de la firme britannique ayant eu recours à des données de dizaines de millions d’utilisateurs sans leur consentement entre 2015 et 2016, n’étant que la face émergée de l’iceberg.
Une décision risquée
La technologie de la reconnaissance faciale en l’occurrence n’a pas non plus été une bonne expérience chez Meta. L’entreprise l’ayant définitivement abandonné en 2021, avec la suppression de plus d’un milliard de modèles biométriques initialement stockées dans sa base de donnes.
Plus préoccupant, Mark Zuckerberg et sa suite se sont retrouvés mêlés à diverses accusations de détournement des données personnelles des utilisateurs de Facebook. L’une des polémiques s’étant soldée aux États-Unis, en 2020, par un accord à l’amiable de 100 millions de dollars.
Avec cette annonce, Meta prend le risque de voir ressurgir les vieux démons agités par ses nombreux contempteurs par le passé.