La plateforme accusée d’abriter des contenus illégaux et dont le propriétaire fait face à la justice française, permet désormais aux utilisateurs de signaler les conversations privées à ses modérateurs.

Certains internautes ne l’ont peut-être pas remarqué, mais Telegram a connu quelques mutations ces derniers jours. La quatrième application de messagerie la plus populaire du monde a en effet mis à jour ses conditions d’utilisation.

Celles-ci énoncent désormais de façon explicite la possibilité de signaler, si nécessaire, les conversations privées aux modérateurs.

« Toutes les applications Telegram disposent de boutons ‘Signaler’ permettant de signaler les contenus illégaux à nos modérateurs en seulement quelques clics », peut-on lire sur le site web, dans le cadre d’une actualité détectée jeudi 5 septembre par le site américain d’information spécialisée tech, « Techcrunch ».

Une mise à jour minimisée

Cela représente une évolution majeure par rapport à la politique de modération adoptée par la plateforme aux 950 millions d’utilisateurs actifs mensuels jusqu’à récemment. Pour cause, le réseau social se targuait de ne pas surveiller les discussions entre ses membres.

« Tous les chats et conversations de groupe Telegram sont privés entre leurs participants. Nous ne traitions aucune demande les concernant« , pouvait-on en effet, lire auparavant sur la FAQ du groupe. De quoi s’interroger sur les implications de cette nouvelle mise à jour.

Même si le porte-parole de la société, Remi Vaughn, préfère en minimiser la portée. Il indique en substance, dans une intervention auprès de Techcrunch que le changement se contente seulement de « clarifier » le signalement des contenus ouvert depuis toujours à tous sur la plateforme.

Une manœuvre pas du tout anodine

Pour autant, cette manœuvre n’est pas anodine. Elle intervient alors que Telegram est acculé pour son laxisme présumé en termes de modération de contenus. Le PDG Pavel Durov est ainsi sous contrôle judiciaire en France après son arrestation spectaculaire dans le pays le 24 août dernier.

Une action de la justice française l’accusant notamment d’être responsable de nombreux crimes et délits à travers la diffusion de contenus problématiques (pédopornographie, criminalité) sur l’application de messagerie instantanée.

Un procédé jugé « malavisé » par l’homme d’affaires de 39 ans, car fondé « des lois datant de l’ère pré-smartphone », dans un message publie sur les réseaux sociaux, vendredi 6 septembre.

« Si un pays n’est pas satisfait d’un service internet, la pratique établie consiste à engager des poursuites judiciaires contre le service lui-même », a-t-il rétorqué, menaçant de quitter la France en cas de désaccord sur le juste équilibre entre la protection de la vie privée et la sécurité.

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