Un milliardaire australien a décidé de faire payer Meta pour les arnaques associées à sa personne sur les réseaux sociaux du géant californien.
Face à la prolifération des actes criminels en ligne, les plateformes technologiques en font-elles assez ? À l’évidence non, à en croire John Andrew Henry Forrest. L’homme d’affaires australien est en procès depuis plusieurs années contre Meta, l’entreprise propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp entre autres.
En cause, les arnaques perpétrées sur ces réseaux sociaux avec son effigie. Depuis 2014 au moins, les profils à son nom se multiplient en effet sur Facebook dans le but de berner les utilisateurs. À l’aide de fausses publicités, ceux-ci sont invités à rejoindre des forums de discussions privées pour ensuite se faire soutirer de l’argent.
« Je ne puis croire qu’un conseil d’administration d’une entreprise puisse délibérément laisser des personnes innocentes et vulnérables perdre toutes leurs économies afin d’augmenter les profits de la société« , affirme Forrest au Wall Street Journal (WSJ) à propos de cette manœuvre à double-victime.
Une armée en cybersécurité
Au-delà des célébrités dont l’image de marque en pâtit, ce type d’escroquerie liée aux cryptomonnaies fait perdre des millions de dollars à de modestes investisseurs. Andrew Forrest est en première ligne de ce stratagème, après avoir décidé d’user de ses ressources pour responsabiliser Meta.
Depuis 2019, le patron du géant minier Fortescue Metals Group dont la fortune personnelle s’élève à 14 milliards de dollars selon le WSJ, écume quotidiennement le web, grâce à une poignée de spécialistes en cybersécurité afin de recenser le moindre cas d’escroquerie à son nom.
Et ce groupe à dix millions de dollars, sans compter les frais juridiques estimés pour leur part à la moitié, n’a pas chômé. « Elles (les escroqueries) n’ont fait qu’augmenter et gagner en visibilité avec l’intelligence artificielle », a déclaré Forrest.
Un procès fondateur ?
L’intelligence artificielle est justement au cœur de l’argumentaire de l’Australien, dans sa volonté de faire rendre gorge Meta. D’autant que la firme californienne ne cesse de déployer de nouveaux outils permettant aux criminels d’usurper à la fois l’identité et le travail de leur proie.
Meta réfute toute responsabilité dans le rôle joué par ses outils dans les actes criminels perpétrés sur ses plateformes. Un juge fédéral a toutefois rejeté le mois dernier, les efforts du groupe destinés à classer le procès.
Une victoire d’étape qui en promet peut-être d’autres. D’autant qu’un tribunal avait statué en 2019 dans une affaire similaire, que Google ne pouvait guère être tenu responsable des arnaques sur sa plateforme