La société-mère de Facebook et Instagram est appelée par son Conseil de surveillance à revoir dans un délai de 60 jours, sa gestion des publications de personnes dénudées, jugée confuse et attentatoire aux droits humains.
Meta a-t-il un problème avec les seins et la nudité plus largement ? C’est ce que pensent de nombreux observateurs de la firme californienne depuis plusieurs années. Et son Conseil de surveillance semble être sur la même longueur d’onde.
L’organe chargé de s’exprimer sur la politique de modération des contenus du groupe propriétaire des réseaux sociaux Facebook et Instagram, s’est récemment élevé contre les directives soutenant la régulation des publications en rapport avec la nudité. Un état exécré par Meta, plus que n’importe quel autre réseau social.
« Les restrictions et les exceptions aux règles sur les mamelons féminins sont déroutantes, en particulier lorsqu’elles s’appliquent aux personnes transgenres et non binaires« , estime en l’occurrence le Conseil de surveillance dans une décision datée du 17 janvier dernier.
Couple américain
À l’origine de cette sortie pour le moins tranchée, figure une plainte d’un couple américain transgenre. Celui-ci a en effet vu deux de ses photos supprimées par Instagram en 2021 puis en 2022 au motif qu’elles contrevenaient aux règles communautaires de la plateforme.
Les photos concernées comprenaient notamment des représentations de leur poitrine nue avec leurs tétons couverts. Une publication destinée à une campagne de collecte de fonds pour des soins de santé au bénéfice d’un des auteurs.
Hélas, l’initiative n’a pas duré puisque les photos ont très vite été effacées du réseau social après signalement des utilisateurs. Le motif allégué par Instagram ? Violation de ses règles concernant l’affichage de seins dénudés.
identités du genre
Pour le Conseil de surveillance saisi d’une plainte par le couple concerné, la décision de suppression des photos par Instagram « n’est pas conforme aux standards de la communauté, aux valeurs ni aux responsabilités en matière de droits de l’homme de Meta ».
L’organe dont les décisions sont contraignantes indique par ailleurs que la politique du géant de la tech est subjective et se fonde sur une vision binaire du genre. Il recommande à Meta une clarification de sa règle de modération de façon à ne pas discriminer les personnes intersexuées, non binaires ou encore transgenres. Les exceptions concernant des cas d’accouchement, les contextes médicaux et sanitaires étant, selon le Conseil, alambiquées et mal définies.
Meta a promis se prononcer sur la question d’ici mi-mars, selon le New York Times.