Le réseau social se donne finalement plus de temps pour trancher le cas de l’ancien président américain, indésirable sur la plateforme depuis plus de trois mois. Preuve de la complexité de cette question qui à n’en point douter, va constituer un précédent.
On ne sait toujours pas si Donald Trump sera rétabli un jour ou non par Facebook. L’ancien président américain dont le compte a été suspendu depuis janvier pour une durée indéterminée devra patienter encore quelques semaines pour savoir s’il pourra réapparaître ou pas sur le réseau social californien. C’est l’annonce faite par le Conseil de surveillance de Facebook vendredi 16 avril dernier. La structure appelée à examiner l’affaire évoque comme motif un besoin de temps supplémentaire avant de trancher. Et pour cause, elle croule sous les avis publics depuis qu’elle s’est saisie de ce dossier aux ramifications bien au-delà du principe de la liberté d’expression.
Une Cour suprême de la modération
Le Conseil de surveillance de Facebook est un organe indépendant créé en mai 2020 après une consultation publique lancée par le réseau social. Ses membres provenant de plus d’une vingtaine de pays sont issus de diverses sphères de la société parmi lesquelles : la politique, le droit, entre autres. Le caractère contraignant de ses décisions fait de lui un puissant levier pour garantir un certain équilibre dans la politique de modération du leader mondial des réseaux sociaux tantôt accusé de laxisme, tantôt accusé de censure. C’est en tout cas l’idée derrière la mise en place de cette instance qui a rendu ses premières décisions fin janvier. Une entrée en matière qui n’avait pas ménagé Facebook. Le réseau social s’était en effet, vu intimer l’ordre de revenir sur certaines de ses décisions concernant notamment le rétablissement de quelques publications préalablement supprimées pour entorse aux règles d’utilisation.
L’épineuse question du cas Donald Trump
Alors que des voix s’élèvent d’ores et déjà contre un éventuel rétablissement de l’ancien président américain par Facebook, le Conseil du réseau social a la lourde responsabilité de trancher. Et peu importe sa décision, cela pourrait laisser un goût amer d’un côté comme de l’autre. Car parallèlement à ses détracteurs, nombreux sont ceux qui estiment que Facebook a outrepassé ses prérogatives en décidant de bannir Donald Trump de sa plateforme. C’est toute la difficulté de ce dossier que Twitter, YouTube et les autres géants du web suivent certainement de très près pour avoir pris les mêmes mesures contre l’ex-locataire de la Maison Blanche.