L’État australien entend faire payer au moteur de recherche, le droit d’afficher les contenus de presse. Google dénonce une décision disproportionnée et menace de priver le pays d’accès à son site.
L’Australie a décidé de frapper Google au portefeuille pour les contenus de presse que l’entreprise reprend sur son fil et dans ses résultats de recherche. Un projet de loi est actuellement à l’étude à cet effet. Concrètement, le texte contraindrait, s’il était adopté, Google à débourser de l’argent chaque fois que l’entreprise américaine affiche des liens ou autres contenus renvoyant vers des sites d’information. Pour le gouvernement australien, cela ne serait que justice, car estime-t-il, les moteurs de recherche profitent allègrement des éditeurs de presse en générant du trafic grâce aux contenus de ces derniers.
Google n’est pas d’accord
Ce n’est pas l’avis du géant californien qui estime qu’une telle décision dérogerait au fonctionnement d’internet. Selon Mel Silva, vice-présidente de Google Australie et Nouvelle-Zélande, l’adoption d’une telle législation constituerait un précédent intenable. Au point de menacer de plier bagage du pays, si la mesure passait. « Nous n’aurions pas d’autre choix que de couper l’accès à Google Search en Australie », a notamment prévenu Mel Silva, devant le Parlement australien. Des menaces à peine voilées qui ont provoqué l’ire des autorités du pays. Scott Morrison, chef du gouvernement a réagi violemment, estimant qu’il n’appartenait ni à Google, ni à aucun autre moteur de recherche de faire les règles dans son pays. « Nous ne céderons pas aux menaces », a-t-il ajouté.
La délicate question de la rémunération des éditeurs de presse par Google
L’Australie n’est pas le premier pays à prendre à partie le géant moteur de recherche concernant la rémunération des contenus de presse. Depuis quelques années, la question fait l’objet d’âpres réflexions un peu partout en Europe. C’est notamment le cas en France où la presse regroupée au sein de l’Alliance de la presse d’information générale a obtenu, jeudi, d’être payée pour ses contenus repris par Google. L’accord intervenu suite à d’intenses négociations se fonde sur le principe du droit voisin, instauré en France depuis quelques années. Une loi qui a longtemps alimenté des tensions entre le géant du web et la presse française. Celle-ci accusant Google de manœuvrer pour éviter de lui payer ses droits. Le nouvel accord permet au moteur de recherche de négocier individuellement avec chaque éditeur de presse selon un certain nombre de critères.