Depuis quelques années, l’hydrogène naturel est présenté comme le candidat idéal pour la transition énergétique. Mais, cette ressource a bien d’autres intérêts, comme l’explique Aliou Diallo, PDG de Hydroma dans une interview à Africable Télévision.
Alors que l’éolien et le solaire font aujourd’hui figure de référence dans le monde de l’énergie, l’hydrogène naturel attire de plus en plus l’attention des industriels et décideurs publics. Cette ressource a l’avantage d’être totalement vertueuse : sans émissions de CO2, renouvelable, abondante et moins coûteuse. Elle se présente ainsi comme le candidat idéal de la transition énergétique. De nombreux militants écologistes misent ainsi sur elle pour lutter contre le réchauffement climatique.
Bourakébougou en exemple
Mais l’hydrogène naturel ne se limite pas à décarbonner nos industries et verdir notre consommation énergétique. En effet, ce gaz présente d’autres intérêts dans certaines régions du monde. En Afrique, par exemple, il peut servir à stopper la déforestation ou l’avancée du désert. « L’hydrogène peut être utilisé pour la cuisine domestique, pour arrêter l’avancée du désert, pour arrêter de détruire nos forêts et savanes », indique Aliou Diallo, PDG d’Hydroma dans une récente interview sur Africable Télévision. La société de ce milliardaire exploite l’hydrogène naturel depuis 2012, près du village de Bourakébougou au Mali. Grâce à une unité pilote, Hydroma transforme cette ressource en électricité propre qu’elle distribue gratuitement aux villageois.
De l’électricité dans toute l’Afrique et de l’emploi
L’hydrogène naturel a permis d’électrifier les places publiques, la maison du chef du village, les salles de prière, etc. Cela a augmenté le taux de réussite scolaire, entre autres bénéfices. Aliou Diallo voudrait maintenant étendre l’exemple de Bourakébougou aux autres villages du cercle de Kati, du Mali et même d’Afrique. « Cela peut être une solution énergétique mixte pour exporter l’hydrogène et électrifier presque toute l’Afrique et donner de l’électricité aux 621 millions d’Africains qui n’en ont pas », estime-t-il.
Toujours à Bourakébougou, la révolution énergétique a permis aux femmes et aux jeunes de créer de nouveaux emplois. Ils peuvent ainsi se prendre en charge et aider leurs familles. « Le projet d’Hydroma Inc. est un projet structurant, à fort potentiel de valeur ajoutée et de création d’emplois pour les jeunes Africains et pour arrêter l’immigration clandestine, l’économie criminelle ou encore le terrorisme », souligne Aliou Diallo. En restant sur place, ces bras valides contribuent au développement de leurs communautés.
« L’Afrique va être la clé de la révolution énergétique »
Par ailleurs, Hydroma entend contribuer plus directement à la création d’emplois avec l’expansion de ses activités dans une dizaine de pays d’Afrique comme le Sénégal et la Mauritanie. Le groupe va en outre construire un pipeline de Bourakébougou aux portes de l’Europe et plus tard se tourner vers les autres régions de l’Afrique, un continent à fort potentiel. « L’Afrique va être la clé de la révolution énergétique et elle aura un rôle à jouer dans la transition énergétique parce que le craton ouest-africain contient de grands gisements d’hydrogène naturel », révèle le PDG d’Hydroma.