Plusieurs milliers de fermes en avance sur la réduction des pesticides ont présenté leurs résultats. L’expérience a duré huit ans. S’il est vrai que les chiffres sont encourageants, ils demeurent clairement insuffisants pour contrebalancer l’utilisation de produits phytosanitaires. En fonction des secteurs, ils ont diminué de 43% leur emploi de ces produits en horticulture ou de 25% en arboriculture par exemple.
Les 3000 fermes se ont participé dans le réseau Déphy à une démarche « écophyto » qui comptait prouver que ces fermes pouvaient limiter leur utilisation de de pesticides sans s’éloigner de l’objectif de rentabilité. Virginie Brun, cheffe du projet Déphy, explique que « pour certaines filières, on atteint des réductions qui vont au-delà de 50%. Les agriculteurs qui participent sont convaincus que le changement est nécessaire et que des solutions techniques existent pour produire avec moins de pesticides, tout en conservant des systèmes robustes d’un point de vue économique ».
Les résultats sont prometteurs mais les participant au projet Déphy sont peu nombreux, moins de 1% de la profession. Claude Cochonneau, le président des chambres d’agriculture affirme qu’ « aujourd’hui, faire l’impasse sur un traitement fait prendre un risque à l’agriculteur pour sa production. Mais à force de répéter, on va y arriver. Parce qu’on est aussi en mesure de prouver que faire l’impasse sur les produits phytosanitaires se traduit par une économie. On a tout ça a montrer aux agriculteurs ».
Si l’expérience a des semblants de succès, les idées sont, pour l’instant, peu installées dans la profession. Du côté du ministère on assure soutenir la transformation de l’agriculture française. Le ministre Didier Guillaume l’affirme : « nous aurons réussi notre mandature si, à la fin du quinquennat, il y a plus d’élèves qui vont dans les formations agricoles, parce que s’il y a plus d’élèves, ils seront plus en phase avec la société et on pourra transformer notre modèle agricole pour s’adapter aux nouvelles attentes ».