Le cofondateur de Twitter, a dévoilé une application de messagerie instantanée qui fonctionne grâce au Bluetooth.

Un « projet de week-end ». C’est ainsi que Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter a présenté lundi 7 juillet Bitchat, sa nouvelle application de messagerie instantanée conçue dans une « ambiance IRC », en référence à cette technologie de chat décentralisé populaire chez les développeurs dans les années 90-2000.

La nouvelle application s’appuie sur une technologie aussi élégante qu’efficace : les réseaux maillés Bluetooth Low Energy. Concrètement, cela signifie que les messages transitent directement d’appareil à appareil dans un rayon de plus de 300 mètres, sans jamais passer par Internet ou les réseaux cellulaires.

L’interface dévoilée par Dorsey rappelle l’esthétique des anciens terminaux informatiques, avec des fonctionnalités techniques savamment pensées. Le système de favoris permet de sauvegarder les messages importants, les mentions avec @pseudo facilitent les échanges, et les salles thématiques (#rooms) organisent les discussions.

Les salles protégées par mot de passe ajoutent une couche de sécurité supplémentaire. S’y ajoute le « Mode Panique » qui efface instantanément toutes les données dès que l’utilisateur tapote trois fois de suite sur le logo. Un outil parfait pour les situations d’urgence où la discrétion devient vitale.

Une réponse aux défis de la liberté d’expression

L’ambition de Dorsey ne se limite pas à créer une énième application de messagerie. Selon le livre blanc publié sur sa page Github, Bitchat répond à « la nécessité d’une communication résiliente et privée qui ne dépend pas d’une infrastructure centralisée« .

Contrairement aux géants de la tech qui centralisent les données des utilisateurs, Bitchat prend le chemin inverse : une communication directe, sans serveurs, sans comptes, et surtout, sans surveillance possible.

Cette spécificité fait de l’application, une alternative fiable dans des contextes de censure ou de surveillance de masse gouvernementale comme on en voit dans des pays peu respectueux de la liberté d’expression.

À cet effet, le site d’information spécialisée tech The Verge rappelle que des applications similaires comme Bridgefy et FireChat ont permis aux manifestants pro-démocratie de se mobiliser à Hong Kong il y a quelques années contre la répression chinoise.

Des failles de sécurité détectées malgré tout ?

« Ce logiciel n’a pas fait l’objet d’un audit de sécurité externe et peut contenir des vulnérabilités et ne répond pas nécessairement à ses objectifs de sécurité déclarés. Ne l’utilisez pas en production, et ne vous fiez en aucun cas à sa sécurité tant qu’il n’a pas été examiné« , avertit cependant Jack Dorsey.

Cette mise en garde intervient alors que le chercheur Alex Radocea a découvert qu’il était possible d’usurper l’identité d’autres utilisateurs et de tromper leurs contacts.

« Il y a des gens qui prendraient littéralement les messages autour de la sécurité et pourraient s’y fier, donc le projet dans son état actuel pourrait les mettre en danger« , précise Radocea auprès de TechCrunch.

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