Ce microprocesseur conçu par le géant américain Nvidia suscite un intérêt croissant en Chine depuis le dévoilement de DeepSeek, le modèle d’intelligence artificielle low-cost provenant de l’Empire du Milieu.
À combien d’unités, la puce H20 va-t-elle se vendre cette année ? La question mérite d’être posée alors que ce microprocesseur développé par le leader mondial en la matière, Nvidia, est l’objet de grandes convoitises en Chine, d’après des informations de Reuters.
L’intérêt pour ce composant électronique utilisé pour des applications d’intelligence artificielle (IA) est tel que tous les acteurs de la tech chinoise souhaitent en avoir. Cela inclut notamment Tencent, ByteDance ou encore Alibaba. Même si aucune de ces entreprises n’a souhaité révéler de chiffres.
Bien que moins performantes que ses homologues dites H100, les puces H20 n’en restent pas moins une ressource recherchée dans l’industrie de la tech, en raison de son intervention dans l’entraînement des modèles d’IA.
C’est d’autant plus le cas en Chine qui a vu depuis 2022, son accès aux technologies américaines les plus avancées restreintes par des lois successives imposées par Washington, dans le cadre de la guerre commerciale et d’influence opposant les deux pays.
DeepSeek, le catalyseur
Dans ce contexte, la H20 se révèle être la meilleure option disponible légalement sur le marché chinois. Même si cela pourrait ne plus durer longtemps. Pour cause, l’administration du nouveau président Donald Trump envisage d’étendre les restrictions d’accès du pays aux puces Nvidia à cette catégorie, selon certaines sources recueillies par Reuters fin janvier.
Si cette menace peut également expliquer l’engouement observé actuellement pour le processeur H20, le vrai catalyseur de cette ruée massive n’est autre que DeepSeek.
En effet, cette firme chinoise dont l’agent conversationnel a récemment ébloui le monde grâce au coût modeste de sa conception – comparé au colossal investissement de ses concurrents américains – s’apparente à du « pain bénit » pour Nvidia.
La concentration de ses modèles d’IA sur « l’inférence » (production de conclusions) plutôt que sur « l’entraînement » s’intègre parfaitement dans le fonctionnement des puces H20.
Une opportunité de marché
« Quand DeepSeek a été lancé, beaucoup ont mal jugé que la demande en puissance de calcul pourrait stagner ou diminuer. En réalité, des modèles d’IA plus avancés conduisent à une intégration plus profonde dans la vie quotidienne, augmentant exponentiellement les besoins de calcul au niveau de l’inférence« , décrypte Nori Chiou, directeur d’investissement chez White Oak Capital Partners, basé à Singapour, dans les colonnes de Reuters.
La perturbation boursière provoquée par DeepSeek le 24 janvier dernier, qui avait temporairement fait chuter la valeur des actions de Nvidia de près d’un cinquième, semble désormais s’estomper.
Cette évolution transforme le marché chinois de l’IA, créant une synergie entre les innovations locales et les technologies américaines, tout en redessinant les contours de la compétition mondiale dans ce secteur stratégique.