L’entreprise californienne se tourne vers les utilisateurs pour s’assurer de la véracité des publications sur ses différents réseaux sociaux.
Dans une décision qui marque un tournant majeur dans l’histoire des réseaux sociaux, Meta a annoncé, mardi 7 janvier 2025, la fin de son programme de fact-checking. Cela suggère que le contrôle de la véracité des publications effectuées sur les plateformes du groupe ne dépendra plus de ses ressources internes.
Comme le rapporte le New York Times (NYT), plusieurs milliards de dollars avaient été investis par l’entreprise propriétaire de Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads entre autres dans le cadre ce mécanisme censé contribuer à la lutte contre la désinformation sur ces plateformes précédemment mentionnées.
Un projet entrepris en 2016 dans la foulée de la première élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, alors que des soupçons d’ingérence étrangère dans la politique américaine via les réseaux sociaux faisaient rage.
Le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, s’est alors adjoint les services de nombreux médias d’autorité et autres organisations anti-désinformation, dont The Associated Press, ABC News, Snopes pour réguler un tant soit peu le débat public sur ses plateformes.
« Trop d’erreurs et trop de censure… »
« Le problème avec les systèmes complexes, c’est qu’ils font des erreurs. Même s’ils ne censurent accidentellement que 1% des publications, cela représente des millions de personnes », a déclaré le dirigeant, mardi, dans une vidéo d’annonce, évoquant par ailleurs la propension à la censure de certains gouvernements.
« Nous avons atteint un point où il y a tout simplement trop d’erreurs et trop de censure« , a-t-il par ailleurs ajouté. Cette déclaration n’est pas sans rappeler l’épisode de janvier 2021, lorsque le compte Facebook de Donald Trump avait été supprimé pour cause d’incitation à la violence de ses partisans.
Ces derniers avaient été encouragés à envahir le Capitole afin de contester la victoire présidentielle de Joe Biden. Celui-ci est également dans le collimateur de Zuckerberg, dont le groupe a subi des pressions de la part de l’actuelle administration américaine pour une meilleure régulation des contenus problématiques, dont notamment ceux liés alors à la crise du Covid-19.
Un système de « notes communautaires »
« Les fact-checkers ont été trop politiquement biaisés et ont détruit plus de confiance qu’ils n’en ont créé, particulièrement aux États-Unis« , indique l’homme d’affaires, annonçant pour les prochains mois leur remplacement par « un système de notes communautaires plus complet ».
Le nouveau modèle s’inspire directement de celui mis en place par Elon Musk sur X (ex-Twitter), qui s’est débarrassé de l’ensemble de l’équipe de modération après son arrivée comme propriétaire en octobre 2022.
Il consiste à l’autorégulation à travers un système où les utilisateurs eux-mêmes sont chargés de signaler et corriger les informations douteuses. « Les notes ne sont publiées que si un nombre significatif de personnes qui ont historiquement été en désaccord s’accordent sur leur exactitude« , explique Musk à cet effet.
Ce faisant, Mark Zuckerberg dit revenir aux racines de sa plateforme en matière de liberté d’expression.