Les utilisateurs basés en Russie avec des portefeuilles d’un certain seuil ne pourront plus effectuer des dépôts ou négocier des positions sur la plateforme de cryptomonnaie.
Binance cède enfin ou presque. Après des semaines de résistance à toute action restrictive contre ses utilisateurs basés en Russie, la plateforme d’échange de cryptomonnaies a décidé d’agir. Elle a en effet indiqué jeudi 21 avril, dans un billet de blog, de limiter l’accès à ses services à des entités russes ou des personnes résidant dans ce pays sous sanction de la communauté internationale depuis l’invasion de l’Ukraine, et disposant d’un portefeuille de 10 000 euros au moins.
Concrètement, les cibles concernées appelées à clôturer leurs positions dans les 90 prochains jours, ne pourront plus effectuer d’opérations autres que le retrait de leurs actifs de la plateforme. Pas de dépôt encore moins de négociations possibles sur cette place où s’échangent plus de 300 cryptomonnaies différentes.
Intenses pressions
Binance espère ainsi faire desserrer l’étau autour de lui. Les gouvernants et autres responsables politiques à travers le monde font en effet pression sur le site afin de l’embarquer dans les sanctions déployées contre Moscou depuis le déclenchement de sa guerre en Ukraine fin février. Avec en toile de fond, la crainte que le système financier russe sous asphyxie ne trouve une échappatoire à travers ces portefeuilles cryptoactives réputés pour leur manque de régulation.
Mais la plateforme y a toujours résisté, arguant qu’une telle démarche pénaliserait injustement des millions d’innocents. Il faut dire que la Russie constitue une de ses principales actrices avec environ 10 millions de comptes.
Une incidence en question
Reste qu’à peine 50 000 seraient concernés par cette nouvelle directive de Binance, à en croire des sources consultées par Bloomberg. Cela soulève la question de l’efficacité des présentes mesures restrictives. D’autant que la patronne du FMI, Kristalina Georgieva, a semblé douché bien des ardeurs en déclarant récemment qu’il n’y avait à ce jour, aucune preuve du contournement possible des sanctions internationales de la part d’oligarques russes via le système de devises virtuelles.
Pour autant, l’Union européenne dans sa volonté de mettre la Russie financièrement à genoux déploie des filets de sécurité. Elle a en effet inclus les portefeuilles cryptographiques, les banques ainsi que les fiducies dans son cinquième volet de sanctions contre Moscou, début avril. « Cela permettra de combler les lacunes potentielles« , avait notamment déclaré la Commission européenne en allusion aux restrictions précédentes.