Logo de Microsoft à gauche et celui d'Amazon Web Services (AWS) à droite.

 

Qui de Microsoft et d’Amazon Web Services (AWS) a-t-il gagné la guerre du cloud ? En dix ans d’une lutte acharnée, AWS semblait avoir pris une bonne avance sur l’éditeur de Redmond. Mais les derniers développements du marché semblent avoir remis les compteurs à zéro.

Après dix ans d’une bataille sans merci dans le cloud, l’heure est peut-être venue de faire un premier bilan. Depuis 2010, Amazon Web Services (AWS) donnait l’impression d’avoir pris une bonne longueur d’avance sur les concurrents. Mais Microsoft n’avait pas dit son dernier mot. Une enquête Goldman Sachs auprès des DSI des 100 plus grandes entreprises au Global 2000, le mois dernier, a montré que l’entreprise fondée par Bill Gates restait le fournisseur le plus populaire de services de cloud public. A la question de savoir qui était leur fournisseur d’infrastructure cloud, 56 ont en effet répondu Azure (le service cloud de Microsoft), le reste AWS.

Le chiffre d’affaires d’AWS, deux fois plus important que celui d’Azure

Les derniers résultats suggèrent que Microsoft pourrait continuer à gagner des parts de marché dans le cloud, qui s’imposent de plus en plus aux entreprises. Selon Goldman Sachs, 23% des charges de travail informatiques sont aujourd’hui dans les clouds publics. Mais ce chiffre devrait atteindre 43% dans trois ans et le marché du cloud pourrait dépasser les 1 000 milliards de dollars. Côtés recettes cependant, AWS imprime sa patte. Le service cloud d’Amazon annonçait récemment 9 milliards de dollars de chiffre d’affaires, quand Azure estimait ses revenus à 4,33 milliards sur la même période, soit près de la moitié.

Le contrat Jedi a donné des ailes à Microsoft

Un autre indicateur de la guerre des deux fournisseurs fait à nouveau peser la balance du côté de Microsoft. La firme de Redmond a raflé, fin 2019, le faramineux contrat Jedi (Joint Enterprise Defense Infrastructure) du ministère de la Défense américain, au nez et à la barbe d’AWS. C’est donc elle qui va accompagner la migration dans le cloud des systèmes informatiques du Pentagone et empocher les 10 milliards de dollars sur 10 ans.

Selon Mark Murphy, analyste financier chez JPMorgan, « C’est apparemment le plus gros contrat de technologie de l’histoire et cela ouvre la voie à d’autres deals avec le gouvernement fédéral américain ». Azure se voit du coup auréolé d’une réputation de fiabilité et d’une notoriété inédite. Cela pourrait donc créer des émules auprès d’autres gouvernements et d’autres institutions. Notons que deux autres poids lourds du secteur, Oracle et IBM étaient aussi candidats.

Microsoft a en outre l’avantage de proposer des solutions SaaS (comme Office 365) en plus de ses offres d’infrastructure, qui rehaussent son chiffre d’affaires cloud. Fort de cela, le groupe pourrait fortement concurrencer les pure-player comme Slack dans le collaboratif ou Salesforce dans le CRM.

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